Pennad-komz kaset da benn gant : Oona Spengler
Dire « Beat Generation », c’est penser Allen Ginsberg, Jack Kerouac, William S. Burroughs. En un mot, une histoire d’hommes écrite par les hommes, pour les hommes. Mais voilà que l’histoire littéraire s’ouvre aujourd’hui à deux battants : qu’on le veuille ou non, il y avait aussi des femmes poètes dans le mouvement beat.
Des femmes comme Hettie Jones, Lenore Kandel, Denise Levertov, Anne Waldman, Ruth Weiss. Des femmes qui furent tout à la fois « soeurs, saintes et sibylles ». Des femmes qui ont dû arracher leur liberté au diktat des familles, à la domination masculine et aux carcans sociaux. Sexe, drogue, avortements et rock n’roll ? Oui, à condition de bien comprendre que le droit d’être rebelle était un privilège masculin dans les années 1950. Un livre choc, indispensable à notre temps.
C’est à deux jeunes talents de la scène slam contemporaine que l’on doit la première anthologie de la Beat Generation au féminin. Annalisa Marí Pegrum, née en 1983 à Palma, en Espagne, est à la fois traductrice et philologue, tandis que son compagnon Sébastien Gavignet, né à Besançon en 1980, est documentaliste au lycée français de Majorque. L’un et l’autre connaissent l’énergie électrique de la scène, la force activiste et libertaire de la poésie, les pulsations vagabondes de la Beat attitude.