Aujourd’hui, dans La petite lanterne, le premier épisode de notre série sur le travail du sexe.
On en discute avec Lise* et Alice*, deux travailleuses du sexe qui font partie de l’association les Pétrolettes, une association bretonne fondée en 2020, par et pour les travailleuses du sexe (TDS) et leurs allié.es. Elle dispose d’une antenne à Brest, et d’une à Rennes. C’est une association qui a pour but d’accompagner les travailleuses du sexe afin qu’elles exercent leur travail dans les meilleurs conditions possibles.
Une association qui lutte contre la criminalisation des TDS
L’association se bat contre la stigmatisation et la criminalisation des TDS. Selon l’association, loin de limiter la prostitution, les lois répressives précarisent des travailleuses déjà marginalisées. Par exemple en France, une loi du 13 avril 2016 aboli le délit de racolage (utilisé jusqu’alors pour réprimer le travail du sexe en pénalisant les TDS) et met en place la pénalisation des clients.
Cette pénalisation, loin de protéger les travailleuses du sexe ou de limiter la prostitution, précarise les TDS qui doivent prendre plus de risques pour rencontrer des clients qui redoutent d’être pris (rencontre dans des lieux plus isolés etc…).
Les Pétrolettes proposent par exemple des goûters réservés aux TDS, pour permettre aux personnes concernées de se retrouver pour un moment convivial, de discuter de leur travail, des questions d’accès au droit, au soin, et de lutter contre l’isolement de ces personnes stigmatisées du fait de leur métier.
Le sexe, un métier comme un autre ?
C’est une association qui ne revendique pas l’abolition de la prostitution, contrairement aux associations dites » abolitionnistes » qui considère la prostitution comme une exploitation de la femme et en aucun cas comme un travail. Ce mouvement considère que la prostitution devrait disparaître. Parmis les associations abolitionnistes, on retrouve le mouvement du nid.
Bien sur, les témoignages que vous allez entendre n’ont en aucun cas la prétention de représenter toutes et tous les travailleuses du sexe et prostitué.es. Certains propos peuvent être choquant, n’hésitez pas à éloigner les oreilles de vos petits bouts.
*Les prénoms ont été modifiés pour des raisons de sécurité.
Bibliographie :
- Damien Simonin, « Le « travail du sexe » : genèse et usages d’une catégorie politique » : pour la thèse complète, cliquez ici.
- https://www.nswp.org/sites/default/files/fr_briefing_note_sex_work_is_not_sexual_exploitation_0.pdf
- https://www.editionsladecouverte.fr/sociologie_de_la_prostitution-9782707179159
- « La violence des normes pour un métier hors norme. Recherche-action communautaire menée par des chercheur·se·s travailleur·euse·s du sexe et des allié·e·s », Agencements, vol. 8, no. 2, 2022, pp. 109-139.
- https://www.village-justice.com/articles/loi-avril-2016-dite-penalisation-des-clients-une-plus-grande-precarisation-des,41638.html
Musiques :